Genou “rhumatologique”

LE GENOU RHUMATOLOGIQUE

L’arthrose du genou ou gonarthrose peut se définir comme étant une usure de l’articulation liée à la destruction partielle ou totale du cartilage articulaire.

Cette destruction peut avoir deux origines principales :

· Soit gonarthrose liée au vieillissement de l’articulation auquel peuvent s’ajouter d’autres causes : défaut d’axe du membre inférieur, surcharge pondérale, maladie métabolique

· Soit gonarthrose d’origine traumatique : un accident ayant préalablement provoqué une fracture ou un écrasement des cartilages

Devant une gonarthrose, toute une palette de possibilités thérapeutiques est proposée au patient : des plus simples aux plus sophistiquées, elles peuvent être classées en 4 catégories qui ne s’opposent pas mais se complètent : certaines peuvent être associées, ou bien devant l’échec de l’une, une autre peut être proposée.

  • Les médicaments
  • La rééducation + physiothérapie
  • La viscosupplémentation
  • La chirurgie

I- LES MEDICAMENTS

Trois groupes :
1- les antalgiques : agissent sur l’élément “douleur”. Il existe tout un panel de produits dont la plupart sont à base de PARACETAMOL.
2- les antiinflammatoires : agissent sur l’élément “inflammation”. Ils peuvent contenir ou non de la cortisone : anti inflammatoires stéroïdiens ou non.
3- les chondroprotecteurs : destinés à stopper la destruction cartilagineuse, ils ont également une action antalgique.

II- LA REEDUCATION ET LA PHYSIOTHERAPIE

Elles peuvent être proposées
* soit “à sec”
* soit en immersion : en eau douce (balnéothérapie) ou en eau de mer (thalassothérapie) : l’avantage de l’immersion consistant notamment dans le fait que le genou travaille en apesanteur

III- LA VISCOSUPPLEMENTATION

DEFINITION

La viscosupplémentation a pour but thérapeutique de restaurer les propriétés physiques et chimiques du liquide synovial du genou arthrosique. En introduisant dans la cavité articulaire un “viscosupplément”, on restaure les propriétés physiques du liquide synovial nécessaires au bon fonctionnement de l’articulation.

PRINCIPE

Ce sont les qualités physiques du viscosupplément (acide hyaluronique) qui procurent au liquide synovial la viscosité et l’élasticité nécessaires :

1- la viscosité du liquide synovial s’exprime lors de contraintes mécaniques faibles (repos ou marche lente).

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Lors des mouvements lents, les molécules d’acide hyaluronique s’alignent dans le même sens que le mouvement, procurant ainsi au liquide synovial des propriétés visqueuses nécessaires à la lubrification.

2- l’élasticité du liquide synovial s’exprime lors des contraintes mécaniques fortes (marche rapide ou course).

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Lors des mouvements rapides, les molécules en réseau enchevêtré résistent à la déformation et agissent comme un amortisseur de chocs.

TRAITEMENT

Il consiste en 3 injections intra-articulaires à 8 jours d’intervalle d’acide hyaluronique commercialisé sous différentes applellations (SYNVISC, ARTHRUM, OSTENIL etc…)
Depuis peu, il existe une nouvelle présentation qui permet de réaliser le traitement en une seule injection.

IV- LA CHIRURGIE

Trois groupes de méthodes sont à notre disposition :

A- L’ARTHROSCOPIE

Nous avons développé cette technique au chapitre “Genou du Sportif”
L’arthroscopie dans le cadre de la gonarthrose agit par un double processus :

1- le “lavage articulaire” : réalisé à l’aide de sérum physiologique, il permet :
* l’évacuation de substances toxiques présentes dans un genou arthrosique (enzymes dégradants impliqués dans la chondrolyse)
* l’évacuation de débris cartilagineux macroscopiques et de produits de dégradations microscopiques
* l’ablation de corps étrangers libres méniscaux et cartilagineux

2- la régularisation ménisco-cartilagineuse : les fragments de ménisques et de cartilages écrasés ou déchirés sont émondés soit à la pince soit au micromoteur rotatif (shaver).
Il faut toutefois avoir à l’esprit que l’organisme est incapable de reconstituer la capital cartilagineux détruit.
Par ce double processus, l’arthroscopie est un geste qui a un effet antalgique indiscutable sur les gonarthroses peu évoluées.

B- LA CHIRURGIE CONSERVATRICE DE CORRECTION DES DEFORMATIONS

Il s’agit de déformations essentiellement dans le plan frontal :
* genu varum : l’axe de la jambe part en dedans par rapport à la cuisse
* genu valgum : l’axe de la jambe part en dehors par rapport à la cuisse
L’intervention appelée “ostéotomie” consiste à réaliser une fracture artificielle le plus souvent au niveau du tibia :
- ostéotomie de valgisation pour un genu varum
- ostéotomie de varisation pour un genu valgum

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principe de l’ostéotomie d’addition interne pour gonarthrose interne sur genu varum

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avant ….. après …..

C- LA CHIRURGIE DE REMPLACEMENT ARTICULAIRE

Lorsque la surface articulaire du genou ou d’une partie du genou est détruite, elle peut être remplacée par une prothèse ou arthroplastie.
Il existe deux types de prothèses :
- la prothèse partielle fémoro-tibiale interne ou externe : prothèse d’un compartiment : Prothèse Uni Compartimentale (P.U.C.)
- la prothèse totale fémoro-tibiale (interne et externe) et fémoro-patellaire : Prothèse Totale de Genou (P.T.G.)

1- la prothèse uni compartimentale (P.U.C.)

Destinée à remplacer soit la partie interne, soit la partie externe de l’étage fémoro-tibial, elle est constituée de deux parties:

* le condyle
* le plateau tibial

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la prothèse uni-compartimentale : tibia (plateau + vis métallique + insert en polyéthylène)

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vue per-opératoire de P.U.C. interne gauche

 

 

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2- la prothèse totale fémoro-tibiale et fémoro-patellaire : Prothèse Totale de Genou (P.T.G.)

Destinée à remplacer la totalité de l’articulation du genou, elle est constituée de trois parties :

* le fémur
* le tibia
* la rotule

 

 

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apr_07.jpg apr_03.jpg apr_02.jpg
la prothèse totale de genou : fémoro-tibiale et fémoro-patellaire

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vue per-opératoire de P.T.G. gauche

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EN CONCLUSION

Voici succinctement le panel des possibilités thérapeutiques offertes devant une gonarthrose.
Chaque patient (e) est un cas particulier qui devra être discuté : une fois le bilan articulaire réalisé (radiographies, scanner, I.R.M.) et un bilan général effectué, après discussion avec votre médecin traitant ou votre rhumatologue, le chirurgien devra trouver une solution adaptée et personnalisée en fonction de :

  • l’état général
  • l’âge
  • le poids
  • l’activité physique
  • le projet de vie : qu’attend il (elle) dans le futur de son genou ?

Chaque patient (e) est unique.